Suzel Prestaux, nouvelle Dasen de l’Allier, évoque les enjeux de la rentrée : « Non, le Puy-de-Dôme n’est pas mieux que l’Allier ! »

Suzel Prestaux découvre l’académie de Clermont-Ferrand.

Entretien avec la nouvelle Dasen, Suzel Prestaux, qui évoque les enjeux de cette rentrée, chargée en nouveautés. (Elle était jusqu’en juin dernier la Directrice académique ajointe des services de l’éducation nationale du Pas-de-Calais.)

Connaissiez vous l’Allier et l’académie de Clermont-Ferrand ?

C’est mon premier poste dans l’académie de Clermont-Ferrand. L’Allier se vit comme un territoire déshérité, alors que c’est un très beau département. J’ai accueilli les enseignants stagiaires jeudi. Je leur ai donné la pêche. Je sais que ceux qui viennent d’ailleurs seront tentés de repartir ailleurs. À nous de les faire changer d’avis ! On va tout faire pour qu’ils restent. Non, le Puy-de-Dôme n’est pas mieux que l’Allier !

Quels sont vos dossiers prioritaires ? D’abord, le déploiement du plan mathématiques, pour assurer une formation continue des enseignants tout au long de la vie professionnelle. Ensuite, l’école inclusive, c’est-à-dire l’accompagnement des enfants en situation de handicap. On installe dès cette rentrée des services départementaux de l’école inclusive, pour mieux accompagner les élèves souffrant de handicap dans chaque bassin de vie. Ils sont 1.544 dans l’Allier. Ces Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) sont implantés à Moulins, Vichy et Montluçon.

Quel est le principe de ces pôles ? Ils associent inspecteurs, chefs d’établissements, équipes d’enseignants et AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap). Objectifs : améliorer la continuité de cet accompagnement tout au long de la scolarité de l’enfant, mieux accompagner les familles, grâce à une cellule d’accueil téléphonique garantissant une réponse sous 24 heures. Il s’agit du 04.43.57.21.91, un numéro unique pour toute l’Académie avec retransfert technique vers chaque département. Enfin, mieux accompagner les professionnels avec un plan de formation. Il s’agit aussi de faire travailler ensemble personnels administratifs et de l’enseignement. À terme, nous souhaitons développer neuf pôles dans l’Allier.

 Le dédoublement des grandes sections

Où en est le déploiement du dédoublement des CP, CE1 en REP (Réseau d’éducation prioritaire) ? Cette rentrée, il concerne 50 classes sur l’ensemble du département, dans les villes de Montluçon, Moulins, Yzeure, Cusset, Vichy et dans l’unique REP rural du département de Lurcy-Lévis. La prochaine étape, c’est le dédoublement des grandes sections de maternelle en Rep d’ici à 3 ans et le plafonnement à 24 pour les autres écoles en grandes sections, CP et CE1. On va étudier un premier déploiement dès la rentrée prochaine.

Quel est le nombre d’élèves concerné par la scolarisation obligatoire en maternelle à 3 ans ? 2.788 enfants doivent être accueillis en première année de maternelle. Cette scolarisation obligatoire concerne bien toute la journée, des exceptions seront possibles sur impératif médical par exemple.

Combien reste-t-il de classes à 4,5 jours d’école hebdomadaire ? Plus que 9 sur les 230 communes comptant des écoles, dont deux ont adopté des rythmes différents selon les classes d’âge. Nous développons des plans mercredi avec la préfecture et la Caf pour faciliter l’organisation d’accueils de loisirs de qualité. Il s’agit de créer des activités en lien avec ce qui se fait dans l’école. 28 plans mercredi ont été conclus dans l’Allier, dont 5 dans des communautés de communes.

Les petits-déjeuners gratuits, financés par l’État dans le cadre du plan pauvreté, ne concernent pour l’instant dans l’Allier qu’une maternelle en REP de Montluçon, à raison d’une fois par semaine. Ce dispositif sera-t-il étendu ? Cette mesure concerne pour l’instant 110 élèves. Il ne s’agit pas seulement de fournir un petit-déjeuner, mais de travailler sur l’éducation à l’alimentation, les questions environnementales, d’ouvrir l’école aux parents. La deuxième étape, c’est d’ouvrir cette mesure à l’ensemble des maternelles en REP de Montluçon dès octobre, soit à 370 élèves de plus. Nous réfléchissons à l’élargir dans des territoires ruraux isolés.

Un mot sur la réforme des lycées et sur sa mise en place dans l’Allier… Cette réforme permet de travailler dans la continuité de la réforme des collèges sur le socle commun en mettant l’accent sur l’autonomie, l’oral, l’accompagnement personnalisé. Les enseignements de spécialités comme par exemple humanité, littérature et philosophie permettent de travailler sur l’interdisciplinarité. L’idée est de faire venir en classe des professionnels, de susciter des rencontres. Je rassure les parents : elles ne conditionnent pas les choix définitifs d’orientation. Dans l’Allier, 99,9 % des élèves sont satisfaits : leurs voeux ont été satisfaits. Difficile de faire mieux ! Les six lycées généraux proposent de 4 à 11 spécialités. Le département est très bien équipé en la matière. Je rappelle aussi que le socle commun représente 75 % des heures de cours.

Suzel Prestaux a été bluffée par l’initiative des jeunes Moulinois qui après s’être rencontré sur les réseaux sociaux, ont décidé de nettoyer leur ville.

L’écologie. On ne peut plus passer à côté, cela fait partie de la construction de la citoyenneté.

 Votre mot-clé de la rentrée ? L’écologie. On ne peut plus passer à côté, cela fait partie de la construction de la citoyenneté. Toutes les écoles, tous les enseignants ont vocation à porter des projets écologiques. Chaque classe de collège et de lycée aura désormais un éco-délégué, qui fera remonter les préoccupations